•  On le cite parfois parmi les oubliés du Nobel de la paix, mais c'est en réalité du prix de littérature que le général de Gaulle s'est approché. Comme chaque année, l'Académie suédoise vient de lever le secret des délibérations menées cinquante ans plus tôt. Et cette nouvelle livraison révèle que l'ancien président français figurait en 1963, alors qu'il était encore en exercice, parmi les 80 noms suggérés aux membres du jury.

       

      Charles de Gaulle a alors publié la plus grande partie de son oeuvre, notamment les Mémoires de guerre et leur "certaine idée de la France", sortis en trois tomes entre 1954 et 1959. Méritaient-ils une telle distinction? Dix ans plus tôt, le Premier ministre britannique Winston Churchill avait reçu le Nobel de littérature pour son oeuvre prolifique, dont La Deuxième Guerre mondiale, les académiciens ayant choisi de récompenser "sa maîtrise de la description historique et biographique" et "ses discours brillants pour la défense exaltée des valeurs humaines".

       

      Leur choix, en 1963, se porte cependant sur un poète, Georges Séféris, qui leur permettait de rendre hommage à la littérature grecque moderne. Parmi les favoris figuraient également le Japonais Yukio Mishima, que les académiciens n'étaient cependant pas parvenus à distinguer suffisamment des quatre autres auteurs nippons dont le nom avait été avancé. Ou l'Irlandais Samuel Beckett, finalement récompensé en 1969 mais dont le secrétaire de l'académie doutait qu'il réponde aux critères du prix : le testament d'Alfred Nobel prévoit que soit récompensée l'oeuvre "du plus grand mérite sur le plan de l'idéalisme".

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